L'école : moteur pour le développement du vélo en milieu rural

Auprès des enfants

Publié le 30 septembre 2024

Et si l’école devenait le point de départ d’une nouvelle mobilité à vélo dans les territoires ruraux ? Grâce à des aménagements accessibles et ciblés, les collectivités peuvent transformer les trajets scolaires et, avec eux, ouvrir la voie à un changement durable des déplacements.

L'école : moteur pour le développement du vélo en milieu rural

Dans les territoires ruraux, la mobilité des jeunes à vélo est un enjeu majeur. Contrairement aux villes, où la proximité entre le domicile et l’école permet souvent de s’y rendre à pied, les distances en milieu rural sont bien plus grandes. Pour de nombreux élèves, marcher n’est tout simplement pas envisageable. Dans ce contexte, le vélo offre une solution permettant aux jeunes de gagner en autonomie au quotidien.

Le Savoir Rouler à Vélo accompagne les jeunes dans cette quête d’autonomie. Déployé partout en France, et notamment en territoire rural, il vise à donner aux jeunes de 6 à 11 ans les clés pour circuler à vélo en toute autonomie et sécurité. Mais pour que cette formation ait un réel impact, il faut que les enfants puissent effectivement utiliser leur vélo une fois formés. Des solutions existent pour déployer des aménagements cyclables simples et peu coûteux, adaptés aux réalités rurales. Ceux-ci permettent de sécuriser les trajets et de rassurer les familles, tout en réinvestissant les voiries existantes.

Le plan de circulation : outil-clé pour développer la pratique cyclable

Le plan de circulation est un levier efficace pour organiser les déplacements en hiérarchisant les différents modes de transport. Il canalise le trafic motorisé sur les axes principaux et redonne de l’espace aux cyclistes et piétons sur les voies secondaires ou de desserte. En créant des zones de circulation apaisée, il sécurise les trajets à pied et à vélo, tout en améliorant le cadre de vie.

Un des avantages du plan de circulation est qu’il peut être mis en place progressivement. Il n’est pas nécessaire de transformer tout le territoire d’un coup. Commencer par les trajets les plus stratégiques, comme ceux menant aux écoles et collèges, permet d'initier une politique cyclable tout en répondant aux besoins des usagers et usagères les plus vulnérables. Les jeunes, qui ont le moins d’alternatives à la voiture, peuvent ainsi profiter d’un accès sécurisé à leurs établissements scolaires.

Des solutions concrètes et accessibles pour favoriser le vélo

Plusieurs aménagements peuvent être mis en place rapidement et à faible coût pour tester leur efficacité avant de les pérenniser :

  • Création de rues scolaires : fermer temporairement l'accès aux voitures autour des écoles pendant les heures d’entrée et de sortie sécurise les trajets des élèves. Ce type d’aménagement peut être testé sur une période donnée avant d’être rendu permanent, selon les résultats​.
  • Mise en place de zones 30 : réduire la vitesse dans les zones résidentielles ou autour des écoles est une autre mesure simple qui améliore la sécurité de toutes et tous. Les voitures roulent plus lentement, ce qui permet aux cyclistes et piétons de se déplacer plus sereinement​.
  • Création de pistes cyclables sur des tronçons stratégiques : certains départements ont fait de la sécurisation de l’accès au collège à vélo une de leurs priorités, à l’image de la Gironde ou de la Charente-Maritime par exemple. Cela permet aux collectivités concernées de bénéficier d’un soutien pour développer une politique pro-vélo à destination des collégiens. 

Changer les imaginaires et créer une culture vélo en milieu rural

Au-delà des infrastructures et de la mise en place du Savoir Rouler à Vélo, il est essentiel de transformer les imaginaires autour du vélo en milieu rural.

« Dans les villages, les jeunes dépendent beaucoup de leurs parents pour se déplacer, que ce soit pour aller à l'école, au collège ou pour leurs loisirs. Leur offrir la possibilité de se déplacer à vélo, c'est favoriser leur autonomie et soulager les parents. Le vélo permet aussi de créer du lien social : les jeunes peuvent se retrouver en groupe, à vélo, dans les champs, en forêt, sur la place du village, etc. et ainsi profiter d’une certaine liberté. C’est donc aussi un véritable moyen d’émancipation », souligne Étienne Demur, co-président de la Fédération des Usagères et des Usagers de la Bicyclette (FUB), qui porte le programme Génération Vélo.  

Intégrer le vélo dans les enseignements pédagogiques à l’école est également une des clés pour créer une "culture vélo" dès le plus jeune âge. Par exemple, des activités comme la cartographie scolaire ou les défis d'écomobilité permettent de sensibiliser les élèves à la mobilité durable (lire notre article sur le sujet).

Certaines initiatives montrent déjà la voie. Par exemple, au collège de la Grande-Motte, dans l'Hérault, lors de la visite de l’établissement par les élèves de CM2 et leurs familles, l’équipe pédagogique présente les itinéraires cyclables menant au collège. Avant même que les futurs collégiens et leurs parents se posent la question du mode de transport, cette démarche encourage l’option du vélo. Et les résultats sont au rendez-vous : au collège de l’Estey, en Gironde, les infrastructures ont été pensées dès le départ pour favoriser le vélo comme moyen de transport quotidien. Ainsi, près de 90 % des élèves de cet établissement s’y rendent à vélo (lire notre article). 

En misant sur l'accès aux établissements scolaires, les collectivités rurales disposent d’un levier simple et efficace pour transformer la mobilité sur leur territoire. C'est un moyen de ne pas faire retomber la dynamique initiée avec le Savoir Rouler à Vélo et d'en faire une réalité sur tous les territoires. L’école devient un point de départ privilégié pour amorcer une dynamique positive, transformant durablement les habitudes de déplacement, tout en rendant les villages plus vivants, sûrs et agréables à vivre.

 

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