À l’école élémentaire Edmond-Proust à Niort, ce matin, la cour s’est muée en une mini-ville composée de rues, carrefours giratoires et de passages piétons tracés méticuleusement au sol. Plus loin, des plots et divers obstacles ponctuent un parcours technique, prêt à accueillir de jeunes apprentis cyclistes. Les portes s’ouvrent et les enfants se précipitent sur les vélos tout en ajustant leur casque.
Depuis la veille, les 24 élèves de la classe de CM2 participent à une semaine d’apprentissage de la mobilité à vélo dans le cadre du Savoir Rouler à Vélo. L’objectif ? Leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires pour pouvoir se rendre en autonomie au collège à vélo.
Une semaine, un objectif
Les enseignements se déploient sur une semaine entière : la veille, les enfants se sont initiés aux bases du vélo dans la cour. Ce jour, ils commencent à acquérir les compétences pour rouler en toute autonomie. Puis, ils sortiront de l’école pour effectuer le trajet à vélo jusqu’au collège du secteur, avant de faire une sortie vélo de 20 km toute la journée le lendemain. Pendant toute la semaine, les enseignants bénéficient de l’accompagnement, du support technique et d’un apport en matériel (vélos, casques, etc.) d’intervenants de l’USEP79, membre de la Ligue de l’enseignement des Deux-Sèvres.
« Le niveau des enfants de la classe est très hétérogène. Il y a une grande mixité dans l’école et une disparité d’équipement entre les enfants, même si un nombre important de familles viennent déjà à l’école à vélo. Le Savoir Rouler à Vélo va permettre d’homogénéiser les niveaux entre les élèves », témoigne Frédéric Ménard, directeur de l'école et enseignant en CM2.
Entre novices et cyclistes aguerris
Pour Loan, qui a commencé à se familiariser avec le vélo avec la draisienne dès l’âge de 3 ans, faire du vélo est déjà une habitude quotidienne. Pour Lorenzo, qui vient à l’école tout seul à vélo et a l’habitude de faire des grandes balades cyclistes avec sa famille, se rendre l’an prochain au collège en autonomie avec son vélo est une évidence. « Mais, même si je suis déjà autonome pour venir le matin à l’école, il me reste encore des choses à apprendre », reconnaît-il.
À voir Sarah slalomer avec aisance entre les plots, difficile d’imaginer que la veille encore, elle n’était jamais montée sur un vélo. « Je n’ai pas de vélo et je viens en bus actuellement à l’école. Hier, j’ai raconté ma journée à mes parents. Ils ont décidé de m’acheter un vélo. Je vais pouvoir faire du vélo-parc et venir à l’école à vélo », se réjouit-elle.
Pour Bastien, qui n’avait pas pratiqué le vélo depuis deux ans, cet apprentissage est l’occasion de se remettre en selle : « Un vélo, ça ne tient pas droit et on y est moins protégé que dans une voiture alors ça me faisait un peu peur. Mais, finalement, je me rends compte que ça peut aussi être du plaisir. Je n’en ferais peut-être pas tous les jours mais ça donne envie de demander un vélo à mes parents », témoigne-t-il.
Enjeux environnementaux
Au-delà des sessions pratiques, cette semaine de formation se décline également en classe, dans l’ensemble des enseignements scolaires. « Hier, en cours d’histoire, les élèves ont découvert l’histoire du vélo, de la draisienne au vélo électrique. En maths, ils vont étudier la mesure de la distance. En français, ils rédigeront des articles et des retours d’expérience sur ce qu’ils sont en train de vivre. Il y a aussi un lien avec l’enseignement moral et civique, avec le respect des règles, l’apprentissage du vivre ensemble à travers le vélo, etc. », détaille Frédéric Ménard.
Au deuxième jour de cet apprentissage, les messages-clés ont déjà bien été intégrés par les élèves. Jenna vient à l’école en vélo depuis le CE1. Depuis le CM1, elle s’y rend seule. Si elle est déjà très à l’aise à deux roues, elle a apprécié les exercices d’équilibre sur la rampe à bascule. Au-delà de l’aspect ludique, elle mesure les enjeux liés à l’usage au quotidien du vélo : « Si on habite près de l’école, c’est un geste simple à faire pour l’écologie. Pour ceux qui peuvent, c’est bien de le faire », analyse-t-elle. « Il n’y a pas de batterie sur un vélo alors on peut en faire autant qu’on veut. Pas de pollution, ce n’est pas coûteux et c’est pratique, on peut passer partout… la seule énergie que cela consomme, c’est celle du corps, alors c’est un peu dur ! », renchérit Bastien.
Un enseignement fondamental
Comme ces élèves, au cours de cette année scolaire 2023-2024, les 1800 CM2 du territoire de la Communauté d’agglomération du Niortais, soit 75 classes, bénéficieront des enseignements de ce dispositif, avec le soutien financier de Génération Vélo. « Pour les élèves qui ne sont pas très à l’aise, cela permet de renforcer leurs compétences, notamment leur savoir-faire, dans un cadre sécurisé. C’est très bien qu’on éduque dès le plus jeune âge les enfants aux mobilités douces. Cela leur permet de prendre de bonnes habitudes qu’ils pourront conserver à l’âge adulte. C’est aussi important que le Savoir Nager ! », témoigne Corranie Phetxoumphou, la seconde enseignante de la classe.
Génération Vélo : un soutien pour déployer le Savoir Rouler à Vélo
Génération Vélo propose des financements incitatifs, des formations pour les intervenants et un accompagnement dédié pour les collectivités pour faciliter la mise en œuvre du Savoir Rouler à Vélo.
Vous souhaitez déployer le Savoir Rouler à Vélo sur temps scolaire, péri- ou extra-scolaire ? Découvrez les modalités du programme Génération Vélo.
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