Comment se déroule le déploiement du bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo ?

Le programme

Publié le 25 mai 2023

Dernière phase du cycle d’apprentissage du Savoir Rouler à Vélo, le bloc 3 permet aux enfants de mettre en pratique leurs nouvelles compétences sur la voie publique. Comment s’organise le bloc 3 ? Comment est assurée la sécurité des enfants ? Benoît Carrouée, éducateur à la mobilité à vélo pour l’association ProVélo Sud Ile-de-France, partage ses éclairages.

Comment se déroule le déploiement du bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo ?

En quoi consiste le bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo ?

Les deux premiers blocs du Savoir Rouler à Vélo sont organisés en milieu sécurisé, dans la cour de l’école par exemple, et permettent d’acquérir les compétences pour utiliser le vélo (pédaler, freiner, etc.) et découvrir les fondamentaux pour circuler à vélo (comprendre le Code de la route, indiquer ses changements de direction, etc.). Le bloc 3, lui, se déroule sur la route, dans des conditions réelles de circulation, et permet d’apprendre à se déplacer en groupe encadré, puis seul. 

Découvrez la séance de bloc 3 en vidéo !

 

Comment la sécurité des enfants est-elle assurée lors de la conduite en conditions réelles de circulation ?

La première étape  est de s’assurer que le vélo est en bon état : les enfants apprennent à contrôler eux-mêmes freins, roues, direction, embouts de guidon et à régler la hauteur de selle et le dérailleur. Le port d’un gilet réfléchissant est essentiel pour être visible et le casque est obligatoire pour les moins de 12 ans.

Il s’agit d’abord d’apprendre à se déplacer en groupe, de 12 enfants au maximum, encadré par deux adultes. Sur la route, on se déplace en formation “minibus” : deux par deux, avec seulement 1,5 à 2 mètres de distance avec le vélo de devant, de façon à former un cortège compact, qui se déplace comme un seul véhicule. L’adulte “conducteur” à l’avant donne les indications de parcours et prend les décisions, l’adulte “serre-file” à l’arrière surveille et protège le groupe. C’est une technique très sécurisante, qui permet d’avoir une longueur de groupe réduite, de façon à faciliter les dépassements et à empêcher les dépassements dangereux quand la largeur n’est pas suffisante. Ainsi, les automobilistes sont soit obligés de rester derrière, soit de doubler l’ensemble du groupe en changeant de voie. Il n’y a pas de risque qu’un véhicule vienne s’intercaler au milieu. Les enfants n’ont pas de décision à prendre, seulement à appliquer les consignes : il est donc possible de se déplacer en groupe sur la chaussée dès 6-7 ans, dès que la maîtrise du vélo est suffisante. 

Puis, on passe à l’apprentissage de la conduite en autonomie. C’est une étape fondamentalement différente : rouler seul est plus facile techniquement que dans un groupe compact mais l’enfant doit prendre les décisions seul. Cela demande une capacité d’analyse et d’anticipation du comportement des autres usagers. Cette étape n’est donc possible qu’avec des enfants de plus de 8-9 ans, à partir du CM1 au plus tôt.  On commence par apprendre à gérer seul de courtes séquences : un cédez-le-passage, un giratoire, un croisement en voie étroite, un déboitement; etc., puis le tourne à gauche, situation la plus complexe à gérer, en positionnant les adultes à poste fixe. Puis on se déplace en ville en demandant à l’un des enfants de rouler seul 5 à 10 mètres devant le groupe pendant quelques centaines de mètres, en gérant lui-même les décisions aux intersections. Les autres enfants observent puis commentent à chaque pause quand on change d’enfant à l’avant. 

Enfin, le dernier temps du bloc 3 consiste à faire réaliser un parcours complet seul à l’enfant. Différentes techniques permettent de mettre en œuvre cette évaluation individuelle. La méthode dite de la  “bruxelloise” consiste à positionner un adulte à chaque carrefour. Les élèves partent les uns après les autres toutes les 30 à 60 secondes et effectuent seuls le parcours. Celui-ci a, au préalable, été découvert et analysé lors des sorties en groupe, et une vidéo peut être projetée en amont de la séance. Une technique intermédiaire, plus rassurante mais moins “réelle”, permet à l’enfant d’être suivi à distance par un éducateur qui observe son comportement. 

 

Quels sont les pré-requis indispensables pour déployer le bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo ? 

Le bloc 3 s’inscrit dans une progressivité des apprentissages, il est ainsi nécessaire de s’assurer que les enfants ont acquis les compétences des blocs 1 et 2 avant de lancer le bloc 3. Ces savoir-faire sont indispensables pour permettre la conduite en autonomie, comme le fait de regarder en arrière sans dévier de trajectoire, gérer les interactions avec les autres usagers par la communication visuelle ou gestuelle, ou ralentir sans s’arrêter pour céder le passage à un piéton par exemple. Il est également nécessaire de leur faire prendre conscience de l’existence des dangers invisibles sur la route, comme des véhicules en mouvement cachés par la présence d’une camionnette garée à une intersection.

Pour déployer le bloc 3, on doit disposer de deux intervenants jusqu’à 12 élèves maximum, dont l’un est agréé (éducateur diplômé ou bénévole formé et agréé) et l’autre peut être un parent ou un bénévole accompagnateur. Pour une classe de 30 enfants, il faut donc au minimum 6 adultes, dont 3 agréés par les services de l’Education nationale + 3 accompagnateurs autorisés par le directeur de l’école, pour encadrer 3 groupes d’enfants. L’enseignant peut théoriquement être compté dans les intervenants agréés, mais il est  préférable qu’il reste libre de ses mouvements et en capacité de superviser les différents groupes, car il reste responsable de l’ensemble de sa classe. 

Toutes ces recommandations sont notamment détaillées dans l’outil d’accompagnement à l’organisation du bloc 3 du Savoir Rouler à Vélo

 

> Le programme Génération Vélo finance le déploiement du Savoir Rouler à Vélo ainsi que la formation des intervenants. Pour en savoir plus, consultez :

 

Photo de l'article : Beneto Studio

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